Juin Vert : un mois pour sensibiliser au cancer du col de l’utérus
05 Juin 2024
Conseils Santé | Cancer
Juin Vert, c’est l’occasion de parler du cancer du col de l’utérus, un cancer provoqué essentiellement par les papillomavirus. La vaccination et le dépistage sont deux moyens de prévenir ce cancer qui touche chaque année plus de 3100 femmes. Si la situation sur le front de la couverture vaccinale s’améliore quelque peu, la sensibilisation doit se poursuivre pour espérer préserver aujourd’hui et demain les jeunes de ce cancer évitable.
Lancé en 2010 par l’Institut National du Cancer (INCa), Juin Vert est le mois consacré à la prévention et la sensibilisation contre le cancer du col de l’utérus. Au cours de cette période, de nombreuses initiatives d’information et de sensibilisation vont être déployées partout sur le territoire.
Une couverture vaccinale qui progresse, mais toujours insuffisante
A cette occasion, Coralie Marjollet de l’Association de patientes IMAGYN se félicite des changements politiques intervenus au niveau de la vaccination contre les HPV. « La couverture vaccinale a évolué positivement, notamment grâce à la campagne dans les collèges. Je rappelle que plus on se vaccine tôt, plus c’est efficace, mais que la vaccination reste recommandée et remboursée pour les filles et les garçons jusqu’à 19 ans. Nous sommes sur la bonne voie. Ainsi, la couverture vaccinale s’étend et la situation s’améliore enfin après des années de stagnation. »
Selon les derniers chiffres de Santé publique France, 44,7 % des filles âgées de 16 ans ont reçu un schéma vaccinal complet. Ce qui reste très loin de l’objectif de 80 % de couverture nécessaire pour éliminer les cancers du col de l’utérus avant la fin du siècle. Il faut donc que tous les acteurs restent mobilisés pour répondre à cette urgence de santé publique.
Un dépistage sous-utilisé
Malgré l’existence d’une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus dédiée, de 25 à 65 ans, le nombre de femmes y ayant recours reste bas.
« Le taux de participation n’atteint que 58 % en France », précise Coralie Marjollet. A cela plusieurs raisons : « nous avons un vrai problème de désert médical au niveau des gynécologues. Les sages-femmes peuvent être un relais efficace, mais elles sont débordées. Nous militons ainsi pour l’auto-prélèvement qui permet aux femmes de réaliser elles-mêmes l’examen de dépistage ».
Pour Coralie Marjollet, il est urgent de trouver des solutions pour améliorer le taux de couverture vaccinale et le recours au dépistage. « Le cancer du col de l’utérus tue encore 1 100 femmes par an en France. Par ailleurs, plus de 30 000 subissent des interventions liées à des lésions pré-cancéreuses du col de l’utérus, souvent invalidantes, pouvant entrainer des risques obstétricaux notamment des accouchements prématurés. »
Des HPV responsables d’autres cancers*
Les papillomavirus humains (HPV) sont responsables chaque année de plus de 3100 cas de cancer du col de l’utérus. Mais ce n’est pas tout ! Il existe d’autres cancers induits par les HPV touchant à la fois les filles et les garçons. C’est le cas des cancers de l’anus, de la gorge et de la bouche, ainsi que de la vulve et du vagin et du pénis*. Au total, les HPV sont responsables de 6 400 cas de cancer ano-génitaux et ORL par an dans notre pays.
Une association pionnière en matière d’information
IMAGYN va bientôt fêter ses 10 ans. Ses missions consistent à informer, sensibiliser, et briser les tabous autour des cancers gynécologiques. L’association propose des espaces de soutien et de partage, un forum animé par des patientes sur Facebook, des cours de yoga gratuits et des séances avec un psychosexologue.
Pour davantage d’informations sur l’association IMAGYN, consultez le site https://www.imagyn.org/
* En France, la vaccination n’est pas indiquée en prévention des cancers du pénis et des Voies Aéro-Digestives Supérieures (VADS)
Sources
- > https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/vaccination/articles/donnees-de-couverture-vaccinale-papillomavirus-humains-hpv-par-groupe-d-age - Shield KD et al. New cancer cases in France in 2015 attributable to infectious agents: a systematic