Les signes spécifiques féminins
Douleur dans la poitrine ou dans l'épaule, palpitations lors d'un effort … Ces manifestations sont la plupart du temps négligées par les femmes, qui ont tendance à les croire liées au stress ou à la fatigue. Cela s’explique en partie par des symptômes encore mal connus chez les femmes et différents des signes classiques des hommes.
Quelques chiffres
- Les maladies cardio-vasculaires sont la principale cause de mortalité chez les femmes en France.
- Elles tuent 8 fois plus que le cancer du sein !
- L’infarctus du myocarde en est la première cause, avec 18% des décès féminins, suivi par l’accident vasculaire cérébral (AVC) (14%);
- Sur les 147 000 personnes qui décèdent chaque année en France d’une maladie cardio-vasculaire, 54% sont des femmes.
- Aujourd’hui, plus de 11% des femmes victimes d’un infarctus ont moins de 50 ans. Elles n'étaient que 4% en 1995.
Des symptômes différents des hommes
Chez l’homme, une douleur dans le thorax, qui irradie dans le bras gauche et jusqu'à la mâchoire fait penser à un infarctus.
Chez la femme, il existe parfois d’autres symptômes plus subtils. Sachez écouter votre corps.
L'infarctus du myocarde
La douleur dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire, typique chez l’homme, ne survient que chez une femme sur deux
Voici les signes à surveiller :
- Essoufflement, difficultés à respirer d'apparition brutale, associées à une forte fatigue persistante. Ces symptômes peuvent évoquer de l’angoisse et orienter à tort le diagnostic vers une anxiété ou une dépression…
- Problèmes digestifs : nausées, vomissements, sueurs, douleurs dans l'estomac...
L'accident vasculaire cérébral
Comme pour l’infarctus du myocarde, il existe des signes «classiques» de l’arrivée imminente d’un AVC :
- faiblesse musculaire, d'un bras, d'une jambe (généralement du même côté)
- engourdissement du visage, difficulté à sourire ou à ouvrir la bouche, même passagère
- confusion, troubles du langage ou de l’expression - trouble de la vision ou une perte de la vue, notamment d’un seul œil , maux de tête violents sans cause apparente.
Mais d’autres sont moins connus, davantage ressentis par les femmes :
- perte d’équilibre
- étourdissements, palpitations, nausées, souffle court…
1 heure de plus
Parce que méconnus, ces symptômes atypiques contribuent à une prise en charge médicale tardive des femmes, pouvant mettre en jeu le pronostic.
Ainsi, l’entourage met en moyenne 1 heure de plus pour réagir et appeler le numéro d’urgence quand il s’agit d’une femme.
3 phases clés de la vie hormonale
La contraception
La contraception à base d’œstrogènes de synthèse (la plupart des pilules classiques, et plus récemment les patchs cutanés et les anneaux vaginaux) favorise la coagulation du sang, donc les caillots dans la circulation.
Avant la prescription de la première contraception, le médecin doit réaliser un bilan, prenant en compte l’hérédité familiale (notamment des antécédents de phlébite, d’embolie pulmonaire, d’accident cardiaque avant 50 ans).
Un suivi régulier est particulièrement important pour la jeune fille qui fume, car le tabac rigidifie les artères et favorise aussi de son côté la formation de caillots sanguins. L’association du tabac et d’une contraception avec œstrogènes de synthèse renforce les risques d’obstruction des artères et des veines. Elle multiplie fortement le risque d’infarctus !
La grossesse
L’évolution du mode de vie des femmes favorise les problèmes cardio-vasculaires pendant la grossesse. En particulier après 35 ans, le système vasculaire devient moins performant et la fabrication du placenta est plus délicate. Il est donc essentiel de réaliser un dépistage des maladies cardio-vasculaires lors de la première grossesse.
La ménopause
A la ménopause, les femmes ont tendance à prendre du poids, à avoir un excès de mauvais cholestérol et de triglycérides, à développer un diabète… Autant de facteurs qui multiplient les plaques de cholestérol dans les artères. A cette période de la vie, la dépression favorise aussi la prise de poids. La durée de vie s’allongeant, les femmes seront bientôt ménopausées pendant 30 à 40 % de leur vie, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux maladies cardio-vasculaires. Un risque qui n’est heureusement pas inéluctable, si elles prennent des mesures préventives.