8 questions sur l’endométriose

Conseils Santé | Santé de la femme

En France, l’endométriose touche 1 femme sur 10 soit entre 1,5 à 2,5 millions en âge de procréer. Dans le monde 190 millions de personnes pourraient être concernées par cette pathologie très invalidante et responsable de l’infertilité de nombreuses femmes. Le point sur cette maladie encore mal connue à l’occasion de la semaine européenne de prévention et d’information.

endométriose

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose se caractérise par une migration de cellules de l’endomètre (la muqueuse utérine) vers d’autres organes de l’abdomen où elles engendrent une réaction inflammatoire et des lésions. Ces cellules, « qui possèdent les mêmes caractéristiques que celles de la muqueuse utérine (l’endomètre) se comportent comme elles sous l’influence des hormones ovariennes », explique l’Inserm. Ainsi, à chaque cycle, les lésions prolifèrent, saignent et laissent des cicatrices.

Selon l’Inserm, des fragments d’endomètre pourraient être transportés, lors des règles, vers la cavité abdominale (saignements rétrogrades). « Néanmoins, alors que les cliniciens estiment que 90% des femmes présentent des saignements rétrogrades, seules 10% développent des lésions d’endométriose ». Des facteurs génétiques et environnementaux pourraient être en cause. Ils font actuellement l’objet de recherches.

Quels sont les organes les plus fréquemment touchés ?


Les organes peuvent être diversement atteints, parfois plusieurs le sont chez une même femme. Les organes les plus fréquemment touchés sont l’utérus, les ovaires, les trompes et ligaments utérins, le rectum et les autres organes digestifs.

Plus rarement, on les retrouve au niveau du col de l’utérus, le vagin, la vulve, le côlon, l’intestin grêle, la vessie…


Quel est le premier symptôme de l’endométriose ?


Une intense douleur lors des règles est le premier symptôme de l’endométriose. Si la douleur est cyclique et revient au moment des règles, si elle ne passe pas avec un antalgique simple type paracétamol, si elle empêche la femme de mener ses activités habituelles, comme se lever, marcher, alors il faut penser à l’endométriose.

Outre les dysménorrhées, les règles abondantes qui durent plus de sept jours et présentent des caillots sanguins sont également un signe. De même que les métrorragies et les rectorragies au moment des règles.

Quelles sont les autres signes de l’endométriose ?


Les douleurs pelviennes chroniques sont fréquentes chez une personne qui souffre d’endométriose. La douleur est parfois très aiguë au moment des règles, ce caractère cyclique est évocateur de la maladie.

Les douleurs, d’une intensité parfois extrême, peuvent aussi se manifester dans l’abdomen, la région lombaire, lors de rapports sexuels (on parle alors de dyspareunie).


Elles peuvent être dues, selon Ameli.fr :

  • aux lésions d’endométriose elles-mêmes ;
  • à l’envahissement de nerfs par ces lésions ;
  • aux réactions inflammatoires de l’organisme ;
  • aux adhérences fibreuses et cicatricielles qui se développent parfois entre les organes touchés


L’intensité des douleurs n’est pas corrélée au volume et à la quantité des lésions. Une petite lésion pourra être beaucoup plus douloureuse que plusieurs lésions.

Parmi les autres symptômes, on retrouve les troubles digestifs, la fatigue chroniques et les troubles urinaires.

Pourquoi de nombreuses patientes sont-elles infertiles ?  


30 à 40 % des patientes sont infertiles, selon l’association Endofrance, sans que le mécanisme soit à ce stade précisément établi. « La présence d’amas de tissus, et notamment celle de kystes ovariens, peut créer une barrière mécanique à la fécondation dans le cas de lésions graves », avance l’Inserm.


Parfois asymptomatique, l’endométriose est alors révélée lors d’un bilan d’infertilité.

Comment l’endométriose est-elle diagnostiquée ?


En présence de douleurs intenses pendant les règles et de douleurs pelviennes chroniques, une imagerie du bassin (échographie voire IRM), à la recherche des lésions d’endométriose est pratiquée. Lorsque les lésions sont superficielles ou minimes, l’imagerie n’est pas forcément concluante.

L’Endotest est désormais disponible pour diagnostiquer l’endométriose. Il n’est préconisé que lorsque l’IRM et l’échographie n’ont rien donné et que les douleurs persistent malgré les traitements. Ce test salivaire permet de rechercher plusieurs marqueurs de la maladie.

Quels sont les traitements de l’endométriose ?


Il n’existe pas de traitement spécifique de l’endométriose. « Le seul principe du traitement médical aujourd’hui est de bloquer les règles, par des médicaments qui miment soit l’état de grossesse, soit celui de ménopause (les deux périodes physiologiques d’absence de règles dans la vie d’une femme adulte) », détaille l’Institut franco-européen multidisciplinaire de l’endométriose. Toutefois, ce traitement est contre-indiqué ou inefficace chez certaines femmes. Le traitement est bien sûr stoppé si la femme a un désir d’enfant


Le traitement chirurgical vise à la résection ou la destruction des lésions d’endométriose et à la réparation des organes touchés. En cas d’endométriose profonde, la chirurgie nécessite l’expertise d’un chirurgien spécialiste de l’endométriose.

Qu’est-ce que la nourriture anti-inflammatoire ?


De nombreuses femmes rapportent un recul des symptômes, grâce à une alimentation anti inflammatoire. La diététicienne et nutritionniste Cindy Louvet indique les aliments à privilégier, à éviter, voire à proscrire.

Les aliments à privilégier :

  • Les aliments riches en oméga 3 (poissons gras, certaines huiles…)
  • Les aliments riches en anti-oxydants : fruits, légumes, thé vert…
  • Le aliments riches en micro-nutriments comme le magnésium, la vitamine D, le zinc, le fer
  • Le aliments riches en fibres et prébiotiques: légumineuses, féculents complets, fruits, légumes…
  • Les alimentation et boissons riches en probiotiques (présents dans les aliments et boissons fermentés)

Parmi les produits à limiter, on trouve : l’alcool, la viande rouge, la charcuterie, certaines huiles, l’excès de sucres et produits sucrés, les repas riches en oméga 6 (fritures, burgers…), les produits transformés.